Regarder l’invisible
Le Big-Bang, la croissance de l’univers
Sentir l’imperceptible
Les phéromones, les électrons dans l’air
Entendre l’inaudible
Les messages du vent, les plaintes de la terre
Toucher l’incoercible
Le carmin de l'été, la pâleur de l'hiver
Goûter l’insipide…

Ecrire, c’est tendre un fil entre le monde et l’indicible.








15 - La statue de la liberté (Arthur)




***

Puisque je restais sans réaction, Antoine prit sur lui de mener le débat, en posant les questions, en cherchant à creuser un peu les raisons qui avaient poussé Julie à revenir sur ce thème pour Lucie alors qu’elle était partie sur cette histoire plus légère, mettant en scène les farces d’un gamin de huit ans.
Je le laissais faire, n’étant pas dans une forme physique, ni dans un état d’esprit me permettant d’assumer ce rôle qui m’était habituellement destiné. Mais il ne tarda pas, en continuant de houspiller Julie, à prendre de manière plus directe ses foudres en retour. Julie, après avoir renvoyé Antoine dans ses quartiers, s’éclipsa un instant aux toilettes.
Faute de combattants, la discussion tourna court. Personne n’eut envie d’ajouter un quelconque commentaire. Je ne savais pas si c’était mon propre malaise qui déteignait sur eux, mais ils ne semblaient pas être vraiment dans de meilleures dispositions. Antoine, après son coup d’éclat, se consumait lentement, avant de s’éteindre complètement comme une super nova. Thomas et Marion faisaient les carpes au fond du canapé qui leur servait de plan d’eau. Quant à moi, en plus de mon spasme stomacal, une sorte de tic nerveux me fermait l’œil droit sans raison. Une réaction somme toute assez fréquente chez moi, qui me vient de je ne sais où, et qui se traduit par une paupière qui papillonne, quand je me retrouve en situation de stress.
Je laissais passer un instant, espérant que la situation s’arrange un peu d’elle-même. Mais le silence ne fut rompu que par les revendications de mon ventre, visiblement plus enclin que moi à dénoncer toutes les injustices de ce monde. Ses préoccupations étaient, par contre, largement moins existentielles, un peu plus terre à terre. Je ne suis pas ventriloque, mais en la circonstance, il me signifiait clairement que j’avais exagéré sur les viennoiseries et qu’il fallait peut-être que je songe à le rapprocher fissa d’une cuvette de chiotte. Oubliant que Julie m’y avait précédé, je l’ai surprise aux waters, assise sur la porcelaine, la petite culotte aux chevilles, urinant la porte grande ouverte pour une raison qui, en dépit de toutes les hypothèses que j’ai pu faire depuis, me dépasse encore. J’ai aussitôt fait demi-tour, mais j’ai tout de même eu le temps de voir qu’en plus de faire pipi, elle pleurait à chaudes larmes, se mouchant bruyamment dans du papier WC. J’ai tâché bien vite d’oublier ce que je venais de voir, d’autant que mon estomac me rappelait que j’avais d’autres urgences à régler. j’ai couru vers la cuisine me rappelant avoir vu une bassine en plastique sous l’évier, alors que je jetai un emballage dans la poubelle, quand avec Antoine nous avions préparé le goûter. Je ne sais pas si ce furent véritablement les croissants ou si c’était plutôt le trou béant de ma vie que j’ai vomi ce jour-là. En tous les cas, expulser un trop plein à plein ou vomir du vide, ça fait tout aussi mal. Après mon petit ménage et un brin de toilette, le teint encore blafard, je suis revenu vers les autres qui semblaient n’avoir pas dit un mot en mon absence. Julie aussi était revenue, les yeux encore bien rouges. Comme tous restaient désespérément muets, de mon dernier œil valide, l’autre continuant de battre au rythme d’une samba brésilienne, j’ai essayé de donner lecture de ma contribution à cette drôle de soirée.

***


‘’Ayant décidé de ne pas poursuivre ma nouvelle afin de me concentrer sur la mise en perspective de vos écrits en regard de vos propres vécus, je vous propose pour cette rencontre d’étudier le cas de Thomas.
La neige est arrivée tôt cette année, vous l’avez sans doute remarqué. Les stations des Pyrénées ont ouvert petit à petit leurs domaines skiables et Thomas, je vous l’annonce, risque de se faire de plus en plus rare parmi nous. Chaque hiver, il disparaît ainsi, de décembre à mars. Certains pourraient croire qu’il hiberne, au contraire, il se réveille. Il part à la quête de l’or blanc et des sensations fortes. Un accro à la poudre, celle que l’on sert glacée. Il m’est arrivé de l’accompagner une fois ou deux, mais le rythme qu’il impose sur les pistes n’est franchement pas pour moi. C’est à croire qu’il est né avec des skis au pied ( sa pauvre mère ! ). Godiller dans les bosses pendant huit heures non-stop, jusqu’à avaler son sandwich entre deux descentes, sur le télésiège, pour ne pas perdre de temps…
Ce gars-là est énorme… En tout cas trop pour moi.
Mais pour lui, tout est bon : le ski alpin classique, le mono, le surf, le ski de randonnée, en station ou hors pistes, un ARVA sous l’anorak pour les risques d’avalanche. Il ne s’arrête qu’avec la fonte des neiges et part alors rechercher de mêmes sensations de glisse dans des sessions de surf sur les spots de Lacanau, d’Hossegor ou d’ailleurs.
Comme chaque année, il faudra que nous aménagions nos emplois du temps, évitant les week-ends pour nos réunions, sans quoi nous perdrons rapidement Thomas de notre cercle. L’année dernière, on a bien failli le perdre tout court. J’ai été témoin de la scène, de loin, et je me propose de vous la raconter ici :
Thomas est prudent, en général. Il skie souvent seul, même hors piste, mais ne manque jamais d’annoncer son itinéraire à quelqu’un et part avec son téléphone portable et sa balise de localisation. Il ne s’aventure hors-pistes que quand les risques d’avalanches sont vraiment limités. Seulement, les appels des pentes recouvertes d’une couche fraîche de neige immaculée, et qui ne demandent rien d’autre que l’on vienne y déposer sa trace, ces appels sont parfois aussi forts que ceux des sirènes sur les marins perdus.
Ce jour-là, nous avions skié ensemble, à mon rythme et selon mes possibilités. Il était, du même coup, sûrement un peu frustré. En fin de matinée, j’avais souhaité m’accorder un break et lui avais proposé de nous arrêter un moment pour manger un morceau et boire un vin chaud. Une fois à la terrasse du bar, il me laissa m’installer et me montra en face de nous, le couloir blanc qu’il avait repéré, le matin déjà, dès notre arrivée. Le soleil lui donnait des reflets nacrés, et personne n’avait encore osé le marquer. En quelques secondes, il me laissa avec nos vins chauds et partit rechausser ses skis, me disant qu’il en avait pour moins d’une demi-heure.
Le bulletin météo n’avait fait état d’aucun risque, du moins quand nous l’avions consulté le matin. Je l’ai suivi des yeux jusqu’au télésiège, puis quelques minutes après, j’ai retrouvé une tâche rouge, son anorak au loin, tout en haut du couloir. Il s’y engagea et traça une série de S avec une régularité de montre suisse. La stabilité de la neige ne devait pas être celle qu’il avait espérée, si bien qu’à mi-hauteur, il a lui-même initié le départ de la plaque qui allait bientôt l’ensevelir. Au deux tiers de la pente, j’ai vu la coulée de neige le rattraper très vite. Ce n’est que bien plus tard, avec un décalage pour le moins sidérant, que j’ai entendu le grondement sourd du bruit qui l’accompagnait.
Il s’était fait littéralement happer, selon ses dires. Quand on en a reparlé, il se souvenait encore très bien du contraste entre ces étendues blanches, baignées d’une lumière aveuglante et le noir total dans lequel il fut plongé en quelques secondes, après le passage de la ‘vague’. S’y était également associée l’impression subite d’asphyxie, des tonnes de neige lui appuyant sur la cage thoracique.
Il est resté près de vingt minutes sous cet amas de neige, sans pouvoir faire un geste, littéralement statufié. Il avait seulement pu, en soufflant par la bouche pour faire fondre la neige, s’arranger une poche d’air et éviter ainsi l’étouffement trop rapide. Sans un seul repère, ayant perdu toute notion du haut et du bas, il savait qu’il devrait uriner s’il voulait déterminer sa position dans l’espace, mais il estimait avoir encore le temps et repoussait le moment où il sentirait son propre filet de pisse lui couler dans le cou, si par hasard il se trouva la tête en bas. Et à quoi bon, de toute façon : il était tellement bloqué qu’il n’aurait pu creuser bien loin.
Il avait le bras droit tendu, au-dessus de sa tête. Au bout, sa main, coincée dans la dragonne de son bâton, ne pouvait pas bouger. Son bras gauche était plus prêt du corps. Il se représentait être ainsi à l’image de la Statue de la Liberté, tête haute, le poing dressé vers le ciel mais incapable du moindre mouvement.
Il restait donc immobile, serein, certain que j’avais déclenché l’alerte et que les secours localiseraient très vite les bips de sa balise.
Ce qu’il ne savait pas, c’est que son émetteur ne fonctionnait pas et qu’il ne dut son salut, ce jour-là, qu’à un concours de circonstance relevant du miracle :
En premier lieu, il a été pris dans une avalanche à la vue de tous les clients du bar d’altitude, où je me trouvais aussi, et l’alerte fut effectivement donnée rapidement.
A cela s’ajoutait le fait qu’une équipe de secouristes était justement en pleine démonstration, à la station en bas, pour les besoins d’une émission de télévision, un direct, au profit du Téléthon. Malgré l’absence de risques d’avalanche des derniers bulletins, des sauveteurs et leurs chiens, des labradors dressés pour le sauvetage en montagne, étaient déjà à pied d’œuvre, pour ainsi dire, et purent immédiatement être mis à contribution.
Ajoutons que, à peine arrivés sur les lieux, les sauveteurs tombèrent sur son bonnet comme s’il avait été volontairement posé sur la neige.
Enfin, et malgré la défaillance de sa balise, ils eurent vite fait de le localiser, grâce au flair des chiens et à l’odeur recueillie sur le bonnet, mais aussi grâce à son emprisonnement dans cette position de la statue de la liberté, car, si lui était complètement enseveli, à deux ou trois mètres au-dessus de sa tête, la pointe de son bâton de ski dépassait encore de la neige de quelques centimètres...
Un cameraman de l’équipe de télévision avait suivi les sauveteurs et filmé toute la scène. Ce n’est que bien plus tard que j’ai appris plus tard que les dernières images, celles des chiens qui creusent, bientôt relayés par leurs maîtres, jusqu’à ce qu’ils ressortent Thomas, toute cette séquence avait été retransmise en direct sur une chaîne nationale.
Des problèmes techniques ayant empêché le journaliste dépêché sur place de réaliser lui-même le commentaire, celui-ci avait été assuré par le présentateur du plateau parisien.
Ce dernier s’était mépris et avait interprété la scène comme celle de l’exercice qui aurait dû avoir lieu plus bas, dans la station. Il avait donné la description d’une banale mise en scène, celle prévue pour l’émission, alors qu’il avait sans le savoir les images d’un véritable sauvetage en direct.
Cette méprise sauva Thomas d’un second danger tout aussi important : la colère de sa mère qui se trouvait justement devant son poste, ce soir-là. Au contraire, quand elle l’avait reconnu, elle avait même été fière que son fils participe à une séquence du Téléthon pour la bonne cause, alors qu’en réalité, il venait de passer tout près de la mort, en direct à la télé et sous les yeux de sa mère. Un an après, il continue de la laisser croire à son grand altruisme pour leur éviter, à elle, une frayeur rétrospective, et à lui, une belle engueulade.
Quoi qu’il en soit, il l’avait échappé belle. Et quand ils l’ont redescendu, il était à peine secoué, seulement vénère d’avoir perdu dans l’histoire une paire de lunettes presque neuve…
Voilà à quoi ressemble Thomas.
J’aurai pu également choisir de vous relater d’autres anecdotes sur sa vie, comme par exemple cet épisode, lors d’un voyage en Indonésie, durant lequel il avait failli se faire tailler en pièce dans un combat singulier à la machette, seulement parce qu’il avait délaissé une fête donnée en son honneur, pour retourner surfer… Ou encore celui où il est resté prisonnier du Front Polissario, bringuebalé pendant plusieurs jours au fond d’un de leur 4x4, les yeux bandés, quelque part entre le Sahara Occidental et la Mauritanie.
Je me suis toujours demandé s’il m’impressionnait davantage par son courage ou par son inconscience. De toute manière, loin de moi l’idée de trouver à redire à sa façon de vivre. C’est mon plus fidèle poteau, un copain de toujours, ça fait un paquet d’années que je le connais et donc je sais bien que même si on le voulait très fort, on ne pourrait pas le changer.
Et d’ailleurs, certaines de ses passions les plus folles, je les partage avec lui.’’

***

Antoine finissait un Saint-Aubin aux amandes (mes préférés en d’autres circonstances) et se léchait les doigts pour ne pas en perdre une miette. Pour ma part, j’allais un peu mieux, mais pas encore assez pour le regarder faire sans redevenir nauséeux. Il ne donnait pas l’impression, en tout cas, de vouloir continuer à mener les débats.
Aussi m’apprêtai-je à relancer la discussion, mais Julie, visiblement calmée après sa petite prise de bec avec Antoine, me devança :
- Tu es vraiment comme ça ? dit-elle à Thomas, étonnée, ayant apparemment du mal à comprendre que l’on puisse prendre des risques aussi importants pour des choses aussi futiles, selon elle.
Thomas, gêné, ne répondit pas et je pris sur moi de nuancer le portrait que je venais de faire de lui.
- Attends, c’est du concentré, ce que j’ai fait là. Tu imagines bien que toutes ses sorties de ski ne finissent pas à chaque fois sous plusieurs tonnes de neige. C’était juste pour montrer qu’il est de ceux qui vont au bout de leurs passions. Mais, la majeure partie du temps, tu peux être rassurée, il ne lui arrive rien.
- N’empêche, si tu avais été le Thomas de ton histoire, poursuivit Julie, tu ne crois pas que tu serais déjà mort, aux Glières ou ailleurs…
- Je pense pas, au contraire, finit-il par lui répondre ; aujourd’hui, quand je fais ces trucs que tu considères limites, je n’engage que moi. Le Thomas de mon histoire, il est marié ; il veut des enfants, même s’il semble que Lucie et lui ne peuvent pas en avoir, et il mesure les risques qu’il prend dans la guerre par rapport à cette situation. Dans son cas, je pense que j’agirai de la même façon.
- Tu veux dire que marié, tu renoncerais à tes passions ?
- Je ne dirai pas que ce serait renoncer, mais plutôt quelque chose comme donner un ordre différent à ses priorités. Marié, j’espère que ma première passion sera de partager une vie pleine de tendresse, avec une femme et des enfants que j’aime, et non plus de vivre en premier lieu les passions qui m’habitent aujourd’hui. Marié, je pense que je ressemblerais davantage à Thomas, qui reste au côté de Marion, plutôt qu’à Louis, le mari de Lucie, qui s’engage dans l’action jusqu’à mourir pour les idées qu’il défend mais qui la laisse seule, dans un dénuement presque total.
- Attends, il ne l’a pas fait exprès, non plus.
- Je ne dis pas ça, continua Thomas. Je dis seulement qu'en écrivant ce chapitre, je me suis posé la question de savoir ce que j'aurai fait dans leur situation. Pour moi, si j’avais été père de famille, le courage, pour reprendre les mots d’Arthur tout à l’heure, aurait été de rester auprès des siens. C’était d’aller se battre qui était inconscient. Maintenant, des gens qui se sont engagés dans la guerre, heureusement qu’il y en a eu, et je suis le premier à les respecter. J’aurai même été à leurs côtés si j’avais été seul, mais père de famille, je pense que je ne les aurai pas suivis.
Marion ne parlait pas et semblait écouter avec intérêt les propos de Thomas. Pour ma part, je cherchais ce que, dans le personnage qu’elle lui avait destiné, elle avait pu mettre de lui. N’était-ce pas elle qui décrivait son Thomas comme un grand baroudeur converti ? Un aventurier fatigué, délaissant le volant de son 4x4 pour une vie plus posée, d’abord insouciant dans ses passions, puis revenu à des mœurs plus classiques, auxquels Thomas semblait prétendre également pour sa vie à venir.
Rétrospectivement, mais c’est toujours facile à dire après, maintenant qu’on les sait ensemble, elle avait peut être trouvé ce jour-là, dans son discours, des réponses aux questions qu’elle se posait sur lui.
Cette troisième séance se termina dans le calme, loin des remous provoqués par l’histoire de Julie. Cette dernière était passée très vite à autre chose, n’en voulant déjà plus à Antoine, en cette fin de soirée. Lui, par contre, semblait encore penaud vis-à-vis d’elle. Comme je n’étais pas dans une meilleure forme, une fois que les autres furent partis, je proposais à ce dernier de m’accompagner pour une balade nocturne afin de prendre un peu l’air. Avant cela, Thomas en avait fait de même avec Marion. Ils nous avaient quittés les premiers, mais cette histoire, vous la connaissez déjà…
Julie, ensuite, avait enfilé son manteau, enroulé une immense écharpe de laine écrue autour de son cou, passé ses gants assortis et avait annoncé avec légèreté qu’elle était prête pour affronter la nuit froide.
Son salut envers Antoine ne fut pas aussi glacial que la nuit toulousaine qui s’amorçait, mais ce dernier était encore très embarrassé. Il avait bredouillé des excuses ; elle l’avait embrassé en lui disant que c’était oublié.
Me retrouvant seul avec Antoine, je lui proposais d’aller en direction du bar populaire ou, si on n’y trouvait pas de place, de pousser vers le centre pour aller dans un bar de la place Saint-Pierre, ‘’chez Tonton’’ ou ‘’à la Couleur de la Culotte’’. Je comptais bien y retrouver un peu le moral, et le redonner à Antoine par la même occasion, en écoutant de la musique, en taquinant la belette, selon l’humeur, et en éclusant aussi un verre ou deux, si mon foie me le permettait.
Au moment de partir, Antoine mit un temps fou à retrouver ses clés, preuve qu’il était encore quelque peu perturbé.

***

Notes prises en lors de la séance suivante, au moment des relectures:

- Julie (amusée) : Tu aurai pu m’épargner cette scène peu glorieuse des toilettes, même si elle est véridique…
- Arthur : Je sais, c’est pas gentil, j’ai pas pu m’empêcher…
- Julie : Quand à la raison qui t’expliquerait ce qui a pu me passer par la tête pour faire pipi la porte ouverte, sache que l’ampoule des toilettes a claqué quand j’ai voulu l’allumer… Je profitais seulement de la lumière du couloir.

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