Regarder l’invisible
Le Big-Bang, la croissance de l’univers
Sentir l’imperceptible
Les phéromones, les électrons dans l’air
Entendre l’inaudible
Les messages du vent, les plaintes de la terre
Toucher l’incoercible
Le carmin de l'été, la pâleur de l'hiver
Goûter l’insipide…

Ecrire, c’est tendre un fil entre le monde et l’indicible.








12 - L'origine du Blind Test (Marion)

‘‘ Pour les longs trajets en voiture, Marion a une sorte de jeu. La règle en est simple : brancher la radio sur une station FM, et donner au plus vite le nom de l’interprète au début de chaque chanson.
Ses parents en avaient instauré les règles quand, plus jeune, avec ses sœurs, elles trouvaient le temps long à l’arrière de la 504, dans l’interminable traversée de l’Espagne des retours vers la France pour les vacances d’été.
Dès qu’elle les sentait énervées, leur mère leur proposait de faire ‘le jeu’. En prévision, elle avait préparé des cassettes de tout un tas de morceaux mélangés. On y trouvait aussi bien les plus belles chansons de Charles Aznavour, d’Edith Piaf, de Jacques Brel ou de Georges Brassens, que les derniers tubes de Claude François, de Mike Brant ou de Sylvie Vartan. Les groupes anglo-saxons, dans tous les styles musicaux, rock, pop ou disco, n’étaient pas de reste. A sa manière, sa mère avait inventé le principe du ‘Best of’ avant l’heure. Le plus souvent, celle-ci ne participait pas, disant être avantagée puisqu’elle connaissait les enregistrements à l’avance, mais c’est surtout que Marion était de toute façon imbattable, et que sa mère était plutôt mauvaise joueuse. Si elle avait tant soit peu oublié l’ordre des chansons dans lequel elle avait préparé les bandes, Marion lui damait le pion, dès les premières notes. Sa sœur aînée arrivait parfois à lui voler un point, quand elle était déconcentrée au début d’une nouvelle mélodie, regardant par exemple, l’alignement parfait des oliviers dans un champ alentour ou ces immenses taureaux noirs de bois ou de tôle peinte, symbole publicitaire pour une marque quelconque, que l’on découvre parfois aux abords des villages, sur les routes ibériques. Son père, condamné à conduire, et beaucoup plus féru de jazz que de variétés, en était réduit à compter les points. Quant à la petite dernière, trop jeune pour jouer, elle participait à sa manière, en gazouillant sur les chansons qui s’enchaînaient.
Des années après, elle avait encore eu le temps d’affiner sa technique dans les embouteillages parisiens. RFM, Nostalgie, ou Chérie FM étaient les stations les plus adaptées à sa culture musicale. Comme elle était seule en voiture, elle avait fait évoluer le mode de comptage, et elle ne s’octroyait alors un point que si elle avait pu découvrir le nom de l’interprète avant que celui-ci ne se mette réellement à chanter.
Et puis, elle était revenue au Maroc. Ici, elle avait moins de choix quant à la sélection des stations pour pouvoir s’adonner à ce sport familial. Chez elle, la ‘Balabole’, comme ils disent là-bas, orientée vers le bon satellite, lui permettait non seulement de capter les chaînes françaises mais aussi la plupart les stations de radio. Elle n’avait donc, à la maison, aucun problème pour continuer ses séances d’entraînement. En voiture par contre, le jeu n’était pas possible si elle se branchait sur la bande FM, ne connaissant aucun des interprètes des chansons diffusées par les radios locales. Par défaut, elle se mettait en grandes ondes, et jouait sur les stations mammouths de la radio française, basculant de l’une à l’autre pour éviter les pubs. Le jeu en devenait totalement différent car, prenant les chansons en cours, elle avait soit l’avantage de reconnaître le chanteur par sa voix, soit l’inconvénient de ne pas avoir les repères habituels, les réflexes conditionnés seulement acquis sur les premières mesures. Il arrivait néanmoins qu’elle puisse jouer selon les règles qu’elle préférait, lorsque plusieurs chansons s’enchaînaient sans coupure publicitaire. Mais, même dans ce cas, elle était souvent confrontée à un autre problème : l’animateur radio qui se croyait en devoir de vous annoncer le morceau qui allait suivre… Tout ceci faisait qu’au final, depuis qu’elle était revenue à Marrakech, elle avait carrément délaissé son jeu préféré quand elle était en voiture.
Sauf ces derniers jours.
Elle avait depuis longtemps promis à Thomas de l’accompagner dans l’un de ses voyages où il effectuait des repérages pour ses raids touristiques. Quand il lui avait proposé de partir dans le Haut Atlas, elle n’avait pas eu trop de mal à accepter tellement son envie de revoir cette région était grande. Elle n’y était pas retournée depuis l’âge de douze ans. Ils projetaient de rejoindre les contreforts sud du massif par Ouarzazate et devait, de là, prospecter pour apporter quelques améliorations à ses parcours établis sur le plateau des lacs et dans les gorges du Dadès. Elle avait donc laissé les clés du Mouse Café à Antoine, lequel avait accepté avec joie de sécher quelques cours à la faculté pour la remplacer pendant une petite semaine. Ils étaient partis de Marrakech un matin, Thomas au volant du Land Rover, et se savaient condamnés pour le voyage, à passer plusieurs heures par jour dans cette cabine, ballottés par les routes chaotiques, se devant d’alimenter la conversation s’ils voulaient entendre autre chose que le bruit du moteur. Comme les premières minutes furent un peu muettes, Thomas, pour détendre l’atmosphère, avait mis la radio. Marion par réflexe avait crié ‘Carla Bruni’ à l’écoute de quelques notes de ‘Quelqu’un m’a dit’. Elle expliqua ensuite, à Thomas étonné, pourquoi elle y avait mis tant de cœur. Elle lui raconta les origines de ce jeu sur les routes andalouses, les longues séances d’entraînement dans sa version individuelle des embouteillages sur le périphérique parisien, l’adaptation des règles aux conditions spécifiques de radiodiffusion marocaine, et ses explications étaient entrecoupées, à chaque nouvelle chanson, d’un cri rageur de l’un ou de l’autre pour donner l’interprète. Thomas ne se débrouillait pas mal non plus. Pour le coup, l’atmosphère s’était franchement détendue. Marion était seulement intriguée par le fait que cela faisait déjà cinq ou six chansons que la radio était allumée, et qu’il n’y avait pas eu autre chose que de la musique. Ni émission, ni publicité, ni même la voix d’un animateur. Elle demanda à Thomas quelle station émettait au Maroc un mélange de variétés françaises et internationales avec si peu de coupure. Son RDS indiquait France Inter en grandes ondes, et il lui confirma se souvenir avoir sélectionné celle-ci la veille pour le 7h00-9h00 de Stéphane Paoli. Ils n’eurent l’explication que plus tard, à l’écoute d’une bande préenregistrée expliquant que « en raison d’un mouvement de grève d’une certaine catégorie de personnels, les programmes de Radio France étaient momentanément interrompus ». La grève du service public : une aubaine pour le jeu de Marion en voiture ! Pourvu qu’elle dure, ils allaient faire un voyage formidable…
Voilà la véritable histoire de ce jeu que d’aucun appelle le Blind Test et qui n’a d’autre nom que ‘le jeu’ ou ‘le jeu de Marion’ pour les intimes. Et si quelqu’un d’autre vous donne une version différente, dites-lui bien que c’est elle, ou plutôt sa mère qui l’a inventé dans les années 70. Il fallait bien que quelqu’un rétablisse la vérité, avant que tout le monde en parle…’’


***



Notes prises en séance :

- Tu sais que ça m’épate ! crie presque Antoine, carrément enthousiaste. Tu arrives à faire encore des pages entières avec quelques chansons à la radio ! Mais où tu vas chercher tout ça ?
- Je n’ai pas vraiment de mérite, lui répond Marion. On a tous fait ce jeu. Chacun à notre manière, et chacun avec des règles différentes. Ils en ont même fait la séquence déconne d’une émission de télé. Tu sais, chez Ardisson !
- J’avais noté la référence à son ‘’tout le monde en parle !’’
- Et je n’ai rien fait d’autre que de lui inventer un passé en lui offrant le mien…
- Et en plus, j’ajoute, à terme, si on envoie ton chapitre chez Ardisson, si on lui explique que c’est un des chapitres d’un bouquin, si on lui demande de venir le lire dans son émission pour donner l’envie aux responsables de collection de poursuivre avec les autres, et bien sûr s’il accepte - mais comment pourrait-il faire autrement ? - alors toutes les maisons d’édition nous appellent dès le lendemain.
- Mouais !… Sans aller si loin, s’il pouvait user de son influence, jouer des coudes dans le P.A.F.[1], si j’ose dire, pour que les animateurs de radio ne donnent l’interprète qu’après une chanson, et pas avant, je n’aurais pas écrit ça pour rien.
- Arthur : N’empêche, je les trouve vraiment de mieux en mieux, vos histoires. Au début, je trouvais surtout de l’intérêt à nos séances par les commentaires que nous leur apportions, mais maintenant, j’ai vraiment plaisir à les entendre. Elles sont en place, elles sont bonnes et elles méritent vraiment que d’autres que moi les lisent.
- Marion : Ouais ! Ben, on verra. En attendant, vous voulez la suite ?

***



‘‘ Thomas connaissait bien le sud marocain. Cela faisait près de dix ans qu’il courait ses montagnes autant que ses déserts.
Il avait fait son premier voyage au Maroc l’été qui avait suivi sa terminale. Ses parents l’avaient laissé partir, lui offrant même le billet, pour le récompenser d’avoir obtenu son bac. Non pas qu’il l’ait eu avec les honneurs, puisqu’il avait été obligé d’en passer par le rattrapage, mais bien parce qu’après les années de lycée peu glorieuses qu’il avait endurées, le résultat était inespéré.
Il avait découvert le Maroc par ses plages de l’Atlantique, à Essaouira, la Mecque des véliplanchistes et à Agadir, la destination du parfait touriste, phagocytée par les clubs de vacances. Puis très vite, il était sorti des itinéraires tout tracés des voyagistes pour partir à la découverte, la carte dans une main, la boussole dans l’autre, l’appareil photo en bandoulière. Il était vite tombé amoureux de ces contrées, et avait voulu y revenir aussi vite et aussi souvent que ses possibilités financières le lui permettaient.
Au début, il avait fait les saisons, perchman dans les stations de ski des Pyrénées l’hiver, plagiste à Biarritz durant l’été, pour pouvoir se payer ses voyages. Pour que ceux-ci soient les plus longs et les plus rapprochés possible, il invitait des copains à venir avec lui pour partager les frais. Puis il était carrément resté sur place et avait créé son affaire dans la lignée de sa passion, proposant aux clients des hôtels de Marrakech de leur servir de guide sur des parcours qu’il connaissait déjà. Ses parents, des pharmaciens de la bourgeoisie bordelaise, l’avaient aidé à rassembler la mise de fond, et il avait vite eut une activité pérenne.
Depuis ce temps, il s’était lassé de partager son amour pour l’Atlas avec des touristes, bien trop souvent oisifs et toujours insatisfaits. Les emmener d’un site à l’autre en 4x4 pour qu’ils les mitraillent de leur Instamatic ; les entendre se demander s’ils pourront enfin manger européen ce soir, ‘’parce que les tajines ça va bien un moment, mais ça vaut pas un bon steak-frites’’ ; les voir plaindre ‘’ces pauvres Berbères, non mais vous avez vu leurs conditions de vie’’, comme pour se rassurer des leurs, le pavillon de banlieue, le berger allemand dans le jardin de 50 m2, les traites sur la voiture, et la télévision qui alimente le principal de la conversation du repas diminical… Il avait donc vite donné la main, laissé le volant du 4x4 à d’autres pour ne partir en balade que seul ou bien accompagné, lors de ses repérages.
Ce voyage avec Marion était pour lui la source d’une double satisfaction. D’abord, il se savait avec elle à l’abri de ce genre de remarques et appréciait de partager son amour pour l’Atlas avec quelqu’un d’aussi passionné que lui. Et surtout, il était heureux de l’emmener à la redécouverte de lieux qui berçaient quelques-unes des plus belles images de son tendre passé. A chaque fois qu’elle s’émerveillait d’une lumière, d’un mélange de couleurs, d’une odeur, il savait qu’il l’avait aidée à ouvrir un tiroir de plus sur ses souvenirs d’enfance.
Il l’avait emmenée dans la vallée du Dadès, au pied des monts enneigés, où l’oued alimente une série d’oasis, dans lesquels se dressent, majestueuses, des kasbahs d’ocres et de bruns, de pierres ou de pisé, et des ksour
[2], dans la pure tradition de l’habitat Berbère. Ils avaient remonté le Dadès : El kelaa M’Gouna, où les femmes, dès le mois de mai, venaient ramasser les roses sauvages, au parfum poivré. Plus haut, Boulmane et sa fière Kasbah, juste à l’entrée des gorges, où, au sortir de l’hiver, les amandiers en fleurs, dans le bas des vallées, contrastaient, tâches blanches sur le vert tendre des premières herbes du printemps. Puis plus à l’est, ils s’étaient rendus dans la région d’Imilchil, un plateau désert et sauvage, parsemés de lacs aux eaux vertes et d’immenses pâturages où étaient regroupés pour l’été les troupeaux de moutons de toutes les vallées.
était-ce cet état de bien être ou la rigueur des nuits sur les hauts plateaux, ils avaient également partagé, dès les premiers jours, davantage que la paille des bergeries où ils avaient bivouaqué. Marion s’était d’abord laissée aller, le premier soir, à se blottir contre Thomas quand elle avait eu froid. Au même prétexte, elle avait pris la liberté, la nuit suivante, de s’inviter dans son sac de couchage, ‘’pour partager la chaleur de leur corps sous les mêmes couvertures’’, mais lui recommandant bien de ne pas la toucher. Personnellement, elle ne semblait pas s’être fixée la même barrière puisque, bientôt, ses mains allèrent chercher la chaleur à même la peau de son hôte, lequel ne put s’empêcher de leur répondre. Leurs hardiesses allèrent crescendo, si bien que les couvertures furent très vite un handicap à certaines des positions qu’ils inventèrent pour se réchauffer.
A voir comment se finissaient leurs ébats, tous deux complètement nus et découverts, les couettes éparpillées depuis longtemps, nul doute que l’exercice physique peut être considéré comme un excellent remède à la lutte contre le froid ! Impression étrange que ces halos de buée qu’ils formaient de leur respiration saccadée, chevaux de course dans un galop hivernal. Une grande partie de la nuit, sur les dernières de leur voyage, ils revisitèrent toutes les positions connues par l’un d’eux, inventèrent les autres sans leur donner de noms, et les plaisirs nocturnes qu’ils prenaient, venaient s’ajouter à ceux qu’ils partageaient dans la journée, pour elle, à voir rejaillir ses souvenirs d’enfance, pour lui, à lui donner à regarder.
Le dernier soir encore, les yeux fermés, des brins de paille dans les cheveux, elle se retrouva là, le chevauchant de dos, d’abord assise, les pieds servant d’appui. Elle se penchait tantôt vers l’avant, lui tenant les genoux, tantôt vers l’arrière, ses cheveux lui caressant le visage. Elle s’agenouilla ensuite cherchant par ses mouvements de bassin à donner le meilleur angle entre leurs deux corps. De son index, elle amplifia son propre plaisir d’un va-et-vient subtil, plus en haut sur ses lèvres, et si son corps se crispa à cet instant, ce ne fut pas de froid. Elle se retourna ensuite dans un chevauchement plus classique, toujours agenouillée, le buste redressé, conservant le contrôle du rythme et de la profondeur de la pénétration. Accélérant ses mouvements verticaux, elle faisait claquer ses fesses sur le haut des cuisses de son partenaire. En agrippant Thomas par les épaules, elle alternait ces mouvements rapides avec d’autres, plus lents, dessinant des figures circulaires imprimées par son bassin dans un plan horizontal. Elle atteignit une seconde fois l’orgasme, plus profond celui-ci. Thomas, pendant ce temps, lui attrapait les hanches, ou caressait ses seins, et à son tour, il se sentit dépasser le point de non-retour. Elle ralentit alors les mouvements de ses hanches, se couchant sur lui. Puis, dépliant ses jambes, elle superposa son corps sur celui de Thomas dans un alignement parfait. Ils jouèrent encore, Marion le resserrant en elle, lui, répondant d’une ultime contraction et ils rirent tous les deux de ces messages en morse qu’ils s’envoyaient de la sorte.
Ils avaient fait ainsi l’amour tous les soirs, sous l’impulsion de l’un ou de l’autre, Marion tantôt soumise, tantôt dominatrice, et sans aucun tabou.
De ce point de vue, elle avait vécu cette semaine comme une parenthèse. Il était acquis pour elle que sitôt rentrés, ils devraient reprendre leurs habitudes de vieux amis. Elle l’en avait prévenu, il avait accepté, espérant malgré tout qu’il en fût autrement.
Sur le trajet du retour, elle lui avait encore rappelé, ajoutant cette fois-ci, avec son petit air espiègle et néanmoins décidé :
- Les amitiés entre hommes et femmes sont souvent infectées par le désir. Le meilleur traitement est la vaccination : on s’injecte la souche bactérienne à petite dose pour mieux pouvoir la combattre. Je ne voulais pas perdre ton amitié, nous voilà immunisés.’’


***



Notes prises en séance :

- Connaissant Ardisson, ce serait plutôt dans ce dernier passage qu’il choisirait un extrait pour son émission… a fait remarquer Julie.

***



Thomas m’a confié plus tard, après cette troisième séance, ce qui s’était passé alors qu’il la ramenait chez elle. Il avait dit à Marion que si cette histoire de vaccin s’appliquait aussi à la leur, il n’avait rien contre le fait de recevoir une piqûre de rappel. Arrivés devant son immeuble, elle lui avait répondu qu’elle avait justement quelques doses de sérum, qu’il n’avait qu’à monter.
C’est comme cela que j’ai appris dans le même temps, qu’ils avaient eu une liaison il y a quelques mois, et que le soir de notre troisième séance, ils avaient ‘’replongé’’. Pour la première nouvelle, je n’étais qu’à moitié étonné : même s’ils s’étaient bien cachés, il y a bien longtemps que je les soupçonnais. L’histoire de Julie, qui met en scène Marion avec Thomas me fait dire qu’elle aussi avait deviné. Personnellement, j’étais juste étonné que Thomas, mon copain de toujours, mon pote de chambrée, m’ait fait la cachotterie. Sans doute Marion, parfois si pudique de ses sentiments, avait-elle souhaité que cette liaison reste clandestine et lui, était trop amoureux pour risquer de la perdre à lui désobéir. Je ne leur en tiens grief, ni à l’un ni à l’autre. Mais, quand on voit, maintenant, vivre leur amour en pleine lumière, on les trouve tellement beaux, qu’il serait dommage qu’ils se cachent encore.
A la séance d’après, Marion n’a pas caché, ni à moi, ni aux autres, avoir trouvé une parade encore plus efficace à l’infection d’une amitié entre un homme et une femme par le sentiment amoureux : laissez ce dernier vous gagner en entier. J’ose croire que nos parties, que les histoires qui ont été écrites, la sienne en premier lieu, mais aussi celles inventées par Thomas dans les Alpes ou par Julie plus au sud, qui les mettaient en scène ensemble, ainsi que mes appels du pied, j’ose croire que tout ceci y est pour quelque chose, dans le fait qu’elle ait réussi à dépasser certaines de ses inhibitions.

***


[1] Paysage Audiovisuel Français
[2] Villages fortifiés

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